Madame Nelly LEDOUX

Domiciliée à Forrières (6953)
Née à Forrières (6953) le lundi 16 août 1915
Décédée à Aye (6900) le lundi 21 juin 2004 à l'âge de 88 ans
Veuve de Monsieur René DURAND

Espace « condoléances » 

Cet espace condoléances a été créé le mardi 22 juin 2004.

In memoriam

Cet espace « condoléances » est dédié à la mémoire de Madame Nelly LEDOUX. Chacun peut s’y recueillir, déposer une carte de visite ou un message de condoléances. Utilisez les liens ci-dessous pour consulter les marques de sympathie ou intervenir vous-même. 
N’hésitez pas à renseigner cette page à vos connaissances. Ceux qui sont loin ou qui n’ont pas la possibilité de se joindre à la cérémonie trouveront ici une façon simple de montrer leurs sentiments à la famille dans ce moment difficile. 
Merci d’avance. 

5 messages
 
Condoléances 

La direction et le personnel de la société Orga à Forrières présentent leurs sincères condoléances à la famille et aux proches de Mme Ledoux-Durand.

SAMUEL DEFLANDRE- 23-06-04

Condoléances 

La Direction et le Personnel des Pompes Funèbres Pol Laffut vous présentent leurs sincères condolénaces.

22-06-04

Condoléances 

Nous nous associons à votre peine et vous présentons nos sincères condoléances.

Enaos.net- 22-06-04

Hommage 

Voici la seconde partie du texte de mon discours prononcé sur la tombe :

… Mais la nature nous a dotés de trois merveilleux moyens de la garder auprès de nous. Le premier de ces moyens est la mémoire. Personne ne meurt aussi longtemps que son image reste présente à l'esprit de ceux qui l'ont aimé. Nous avons chacun nos souvenirs de Mammy.
Pour ma part, je me souviens, entre 1960 et 1966, de ses venues à Bruxelles, par le train, lorsqu'elle venait me chercher pour l'été ou à l'occasion des maladies d'enfance, avec dans sa sacoche une motte de beurre de ferme enveloppée dans de grandes feuilles de rhubarbe. J'ai encore en bouche la saveur du bonbon à la menthe qu'elle extrayait de son sac et me donnait au retour et je respire encore l'odeur de fumée et de brique pilée du quai de la gare de Forrières quand je revenais à son bras. Mammy, à cette époque-là, pour moi, c'était « Mammy Forrières ».
Un autre souvenir encore me revient. C'est le 10 mai 1981, nous sommes installés, Mammy et moi, devant la télévision, et sur l'écran d'Antenne 2, à la place du visage de Valéry Giscard d'Estaing, c'est celui de François Mitterrand qui apparaît. « C'est François Mitterrand », me crie-t-elle, avec une voix pleine d'enthousiasme. Mais chacun de nous a ses propres souvenirs. Celui du sourire de Mammy, de la joie de Mammy, quand elle nous accueillait à la Chavée.
De Mammy allongée dans son canapé, devant l'éternelle télévision, et qui nous lançait, à notre entrée : « Ah ! c'est vous mes p'tits ». Mammy et les plats qu'elle nous concoctait, son fameux lapin aux pruneaux, dont nul n'a su retrouver la saveur, même en en connaissant la recette, et aussi cette grosse soupe aux haricots dont elle savait si bien nous réconforter. Le deuxième moyen à notre disposition pour que Mammy reste avec nous est de suivre son exemple.
Mammy c'était un trésor d'affection, sans retenue, mais sans complaisance, qui se montrait capable de nous rappeler à l'ordre quand nous nous égarions ou que nous nous montrions injustes ou colériques. Mammy qui savait nous menacer d'une bonne fessée, en se frottant les mains, le sourire aux lèvres.
Mammy qui s'est toujours montrée soucieuse - un comble pour elle - de garder l'église au milieu du village et de venir en aide à ceux qui étaient dans la peine, dans la difficulté ou la détresse. Car c'est toujours auprès des plus faibles qu'elle se portait et c'est pour nous un enseignement précieux, que chacun de nous gardera à l'esprit pour maintenir Mammy en vie, tout près de nous, malgré le grand éloignement de la mort. Et puis, nous avons encore un troisième moyen, une fantastique petite machine mentale, qui nous permet de voir revivre vraiment ceux que nous avons aimés.
C'est, dans la nuit, cette petite machine du rêve, par laquelle quelquefois nos disparus viennent à notre rencontre. Ils nous apparaissent, ils nous reviennent, ils sont là, ils nous disent qu'ils n'étaient pas morts, que c'était une erreur, que c'était pour rire, que c'est fini, qu'ils sont de nouveau là, à nous parler, à nous accompagner. Et nous en sommes heureux. Et nous nous réveillons, à la fois joyeux et un peu tristes. Joyeux de les avoir revus, vivants, nous parlant, nous touchant.
Un peu tristes de comprendre que ce n'était qu'un rêve. Mais heureux néanmoins d'avoir, dans notre sommeil profond, revu, senti, touché, écouté ceux qui, croyions-nous, nous avaient quittés pour de bon. Mammy, nous ne te disons pas « adieu ». Nous te disons « au revoir ». Il nous tarde de rêver de toi.

Pascal Durand- 26-06-04

Hommage 

Voici la première partie du texte de mon discours prononcé sur la tombe :

Nous voici réunis au bord de cette fosse pour accompagner dans son dernier voyage une sour, une mère, une grand-mère, une arrière-grand mère, une amie, une voisine. Son identité à l'état civil était « Nelly Noémie Marie Ledoux ». C'est un très beau prénom, « Nelly ». C'est celui que portait Michelle Morgan dans Quai des brumes, celle qui dit à Jean Gabin : « Embrassez-moi ».
Mais pour nous tous, enfants, beaux-enfants et petits-enfants, son vrai nom, son seul nom, c'était « Mammy », et ce nom avait pour nous la forme même de l'amour. Mammy, tu es née le 16 août 1915, à Forrières, au début d'une guerre. Tu as épousé René le 8 décembre 1939, à Forrières, au début d'une autre guerre, et de votre union sont nés Claude, Michel, Pierre, dit Pierrot, Myriam et Arlette, puis un sixième enfant qui n'est pas venu, que tu as perdu, et dont nous sommes quelques-uns à savoir que tu as reconnu sa vivante image dans les petits-enfants qui sont nés ensuite : moi le premier, puis Laurence, Jeannique, Frédéric, Anne, Ludovic et Cédric.
Et puis sont venus les enfants des petits-enfants, dont j'ai ici les noms sur un bout de papier, parce que, vois-tu, Mammy, je n'ai pas ta mémoire infaillible : Céleste, Guillaume, Jimmy, Arthur, Antoine, Rémy, puis, nés il y a un mois, Nathan et Emma, qui ont, nous le savons, éclairé un bref instant tes derniers jours. Nathan et Emma n'auront pas eu la chance de te connaître et c'est à leurs parents, et à nous tous, qu'il reviendra de dire qui tu as été, d'expliquer ce que tu as représenté pour nous et pourquoi ta perte, aujourd'hui, est pour nous une si grande peine.
Mammy, le 25 novembre 2002, Papa René t'a quitté et le fil qui te reliait à la vie s'est un peu effiloché. Et le 21 juin 2004, à 14 heures précises, tu t'es éteinte doucement, entourée de l'affection des tiens, le visage apaisé, en accueillant cette mort que tu as finalement désirée, que tu as appelée comme une grande consolatrice, et qui t'a fait rejoindre celles et ceux que tu aimais et qui t'ont précédée : M'an Jeanne, Papa Didé, Tante Lally, Tante Zèzètte, Mononk Riquet, Papa René. C'était un beau jour. C'était une belle heure. Quatorze heures, avec notre heure d'été, c'est le moment du zénith, celui où le soleil est au plus haut dans le ciel. Et le 21 juin, c'est le solstice d'été, le jour le plus long de l'année. C'est une juste image de ta vie, qui a été longue et belle, honnête et droite, affectueuse et attentionnée.
C'est sans prêtre, sans cérémonie religieuse, sans prière - sinon celle que chacun est libre de prononcer en son for intérieur - que nous allons confier Mammy au grand sommeil de la terre. Car Mammy n'était pas croyante. C'était même, rappelons-nous, une sacrée bouffeuse de curé et elle nous a appris le mépris des superstitions, des dogmes, dans le respect des convictions d'autrui. La plupart d'entre nous, ses enfants et petits-enfants, ne sommes pas croyants non plus et nous sommes persuadés - peut-être à tort : qui sait ? - que nous ne la reverrons jamais. ....

Pascal Durand- 26-06-04