Cher Jean,
Je devais avoir dans les dix ans et toi, une quarantaine d'années...
Un jour, tu m'as proposé de faire une partie de jeu de dames.
Tu m'as expliqué les règles et nous avons joué.
Combien en as-tu gagnées d'affilée? 100? 200 peut-être.
Jamais tu n'as fait "semblant" de perdre et je t'en remercie.
Puis, j'ai gagné la première et j'en étais fier.
Mais le plus important, c'est que je crois que tu étais encore plus content que moi.
Et nous avons continué à jouer, moi, le gamin et toi la quarantaine...
Au total, je crois pouvoir dire que nous sommes à égalité.
Je te remercie de cette leçon car j'ai agi de même avec mes enfants.
Je jouais pour gagner mais lorsque ceux-ci me battaient, ils étaient vraiment heureux (moi aussi, d'ailleurs).
Puis, la vie étant ce qu'elle est, nous nous sommes perdu de vue.
De temps en temps, on se croisait sur la route et on parlait "du bon vieux temps".
Tu rigolais à chaque fois que je t'expliquais comment tu me "ratatinais".

Jean, tu resteras à jamais dans ma mémoire car il est rare de nos jours de voir un "vieux"
s'occuper d'un petit voisin.

Merci pour tout ce que tu m'as appris.

Chère Yvonne, Christine, Isabelle, vos maris et tous vos petits enfants, veuillez trouver ici toute ma sympathie.

ADIEU, Jean

        Robert

Robert DIDIER- 09-12-08