Michel nous a quittés avec la discrétion et la pudeur qui caractérisaient sa personnalité, ce qui témoigne d'une grande dignité personnelle dépourvue de toute vanité. Pourtant son éminence dans le domaine qu'il avait privilégié par goût, à savoir l'étude minutieuse de l'écrivain George Simenon , sa vie , sa ville natale, l'inventaire de ses personnages et la géographie de son univers de fiction , entre autres, le rendait incontournable et tous son venus se nourrir à sa science.
J'ai connu Michel, qui est mon contemporain, alors que, à vingt ans à peine, nous étions condisciples de la même promotion aux études de philologie romane à l'Université de Liège. Nous avons participé ensemble un peu plus tard à l'"année Simenon" en tant que corédacteurs avec d'autres de l'ouvrage fondateur dirigé par le professeur Maurice Piron, "L'univers de Simenon" . J'étais alors assistante à la Chaire de langue et littérature françaises . Puis vint le long chemin de nos carrières professionnelles respectives qui nous a séparés, dans l'espace, mais non dans nos intérêts : j'ai en effet retrouvé Michel au sein des activités du Centre d'études George Simenon au château de Colonster dont il était un peu l'âme , toujours présent, guidant et conseillant les uns et les autres quand il s'agissait de références et de connaissances précises à retrouver dans les archives léguées par l'auteur au Fond Simenon. Plus récemment enfin, nous nous sommes retrouvés ensemble au Comité de gestion du Centre et au Comité de rédaction de la revue *Traces* dont il fut l'un des premiers éditeurs après Danielle Bajomée. Je me souviens de nos conversations, de sa modération et de sa rigueur dans les débats ainsi que de son amicale courtoisie lorsqu'il s'agissait de lui demander un avis. C'était un homme de juste jugement.

Cher condisciple, tu restes et tu resteras présent parmi nous, aussi longtemps que nous-même et bien au delà dans la mémoire culturelle et littéraire.
Je tiens à présenter mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches , à ses amis personnels et, par ailleurs, aux "Amis de Simenon" de Belgique , à mes confrères simenoniens du Centre d'études Georges Simenon de Liège, aux collègues simenoniens du réseau international du Centre de Liège en France et dans le monde du Nord et du Sud.
Danièle Latin
Membre fondateur et membre actif du Centre Georges Simenon
Docteur en Philosophie et Lettres de l'Université de Liège

Danièle Latin- 11-02-16